Ne t'afflige pas, la beauté reviendra te réjouir de sa grâce ; la cellule de tristesse se changera un jour en enclos plein de roses.
Ne t'afflige pas, cœur souffrant, ton mal se changera en bien ; ne t'attarde pas sur ce qui te trouble, cet esprit bouleversé connaîtra de nouveau la paix.
Ne t'afflige pas, une fois de plus la vie va régner dans le jardin où tu soupires, et tu verras bientôt ô chantre de la nuit, sur ton front un rideau de roses.
Ne t'afflige pas si tu ne comprends pas le mystère de la vie, derrière le voile est caché tant de joie !
Ne t'afflige pas si, pour quelques instants, les sphères étoilées ne tournent pas d'accord avec tes désirs, la roue du temps ne va pas toujours dans le même sens.
Ne t'afflige pas si par amour du sanctuaire tu t'avances dans le désert et si les épines te blessent.
Ne t'afflige pas, mon âme, si le torrent des jours fait une ruine de ta demeure mortelle, puisque tu as l'Amour pour te sauver de ce déluge.
Ne t'afflige pas si le voyage est amer et le but invisible : il n'est pas de route qui ne conduise à un but.
Ne t'afflige pas, Hafiz, dans l'humble coin où tu te crois pauvre, et dans l'abandon des nuits obscures, puisqu'il te reste et ton chant et ton amour.
~ Hafez Shirazi
*Texte et image proposer par - Kamel Slimani