J'ai eu de la chance de rencontrer le désert, ce filtre, ce révélateur.
Il m'a façonné, appris l'existence.
Il est beau, ne ment pas, il est propre.
C'est pourquoi il faut l'aborder avec respect.
Il est le sel de la terre et la démonstration de ce qu'ont pu être la naissance et la pureté de l'homme lorsque celui-ci fit ses premiers pas d'Homo erectus...
(...) On a bien tort par exemple de juger l'islam à partir des faits et gestes des fondamentalistes arabes.
Le soufisme, qui en est le cœur vibrant, véhicule quelques-unes des plus hautes formes d'expression de la sagesse universelle.
Tenez, connaissez-vous cette histoire du soufi qui arrive à la porte du Paradis, tout étonné de se trouver là ?
"Pourquoi serais-je convié à fouler l'herbe de ce jardin ?", se demande-t-il.
Il avise le portier auquel il demande de lui dire ce qu'il fait là. Est-il là parce qu'il a beaucoup prié ?
"Non, ce n'est pas pour cela", répond le portier.
Est-il là parce qu'il a beaucoup jeûné ?
"Mais non, il n'est pas question de ça. -Alors, pourquoi est-ce que je suis là ?", insiste le soufi.
"Une nuit d'hiver, à Bagdad, il faisait très froid, et tu as recueilli une petite chatte perdue et tu l'as réchauffée dans ton manteau".
Vous comprenez que cette histoire me touche.
L'islam ne se réduit pas à cela mais c'est aussi cela."
(...) Quel message auriez-vous envie de transmettre aux jeunes générations ?
Je leur dirais de conserver une grande curiosité de toute chose.
Avoir envie d'apprendre et de savoir.
Ce n'est pas si simple...
Je leur dirais également de ne jamais se résigner face au monde qui les entoure.
Participer à la vie de groupe pour tenter de l'orienter vers un avenir moins dramatique et moins sanglant est plus jamais que nécessaire.
Il ne faut pas se résoudre à l'existence des horreurs.
Il ne faut pas dire : "Ce sera toujours comme cela." Non, cela peut changer.
« Le peu qu’on peut faire, le très peu qu’on peut faire, il faut le faire, pour l’honneur, mais sans illusion. »
(...) Monod cite le Soufi Ibn Al-Arabi :
"Mon cœur est devenu capable de toutes les formes. Une prairie pour les gazelles, un couvent pour les moines, un temple pour les idoles, une Ka'ba pour le pèlerin, les tables de la Torah, le Livre du Coran.
Je professe la religion de l'Amour, et quelque direction que prenne sa monture, l'Amour est ma religion et ma Foi".
- Théodore Monod
(Citations extraits de plusieurs ouvrages. Voir Babelio.com)