Et s'il me faut vous dire encore une chose, que ce soit celle-ci : celui qui s’efforce de vous réconforter, ne croyez pas, sous ses mots simples et calmes qui parfois vous apaisent, qu’il vit lui-même sans difficulté. Sa vie n’est pas exempte de peines et de tristesses, qui le laissent bien en deçà d’elles. S’il en eût été autrement, il n’aurait pas pu trouver ces mots-là.
Votre
- Rainer Maria Rilke
(Borgeby Gard, Fladie, Suède, le 12 août 1904)
ESAD / Lettre à un jeune poète de Rainer Maria Rilke par Zelda Perez
" Paris, le 17 février 1903. Cher Monsieur, votre lettre m'est parvenue voici seulement quelques jours. Je tiens à vous remercier pour la grande et chaleureuse confiance dont elle fait preuve. Je ne
ÉCOUTER CETTE VOIX ET CES MOTS SUR CE LIEN...
Une voix, des mots qui vont droit au coeur et qui nous enseigne...
T.z
[...] Aussi, cher Monsieur, n’ai-je pu vous donner d’autre conseil que celui-ci : entrez en vous-même, sondez les profondeurs où votre vie prend sa source. C’est là que vous trouverez la réponse à la question: devez-vous créer? De cette réponse recueillez le son sans en forcer le sens. Il en sortira peut-être que l’Art vous appelle. Alors prenez ce destin, portez-le, avec son poids et sa grandeur, sans jamais exiger une récompense qui pourrait venir du dehors. Car le créateur doit être tout un univers pour lui-même, tout trouver en lui-même et dans cette part de la Nature à laquelle il s’est joint...
- Rainer Maria Rilke
Je voudrais vous prier, autant que je sais le faire, d’être patient en face de tout ce qui n’est pas résolu dans votre cœur. Efforcez-vous d’aimer vos questions elles-mêmes, chacune comme une pièce qui vous serait fermée, comme un livre écrit dans une langue étrangère. Ne cherchez pas pour le moment des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne sauriez pas les mettre en pratique, les « vivre ». Et il s’agit précisément de tout vivre. Ne vivez pour l’instant que vos questions. Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses.
- Rainer Maria Rilke
(Lettre à un jeune poète, Paris, Grasset, 1967, p. 43)
Nous sommes les abeilles de l’invisible.
Nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’invisible.
~ Rainer Maria Rilke
68 - [Et voila] ce que ton seigneur révéla aux abeilles : "Prenez des demeures dans les montagnes, les arbres, et les treillages que [les hommes] font.
69 - Puis mangez de toute espèce de fruits, et suivez les sentiers de votre seigneur, rendus faciles pour vous. De leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison pour les gens.Il y a vraiment là une preuve pour des gens qui réfléchissent.
[Coran Surah 16 An-Nahl (Les Abeilles)]
Quel enseignement édifiant que cette parabole pour l'Homme :
'...et suivez les sentiers de votre seigneur, rendus faciles pour vous...Il y a vraiment là une preuve pour des gens qui réfléchissent.
Dédicace à Michèle Théron et à son Blog :
http://lejour-et-lanuit.over-blog.com/
Lumineux et plein de ressources en information...
Laisser s'épanouir toute impression et tout germe d'un sentiment au plus profond de soi, dans l'obscurité, dans l'ineffable, dans l'inconscient, dans cette région où notre propre entendement n'accède pas, attendre en toute humilité et patience l'heure où l'on accouchera d'une clarté neuve : c'est cela seulement qui est vivre en artiste, dans l'intelligence des choses comme dans la création.
~ Rainer Maria Rilke
(Lettres à un jeune poète)
*Une dédicace à Michèle Théron à son inspiration des jours et des nuits...
http://lejour-et-lanuit.over-blog.com/
Mais quand dans sa grotte, sublime, reconnaissable au premier coup : l'Ange pénétra, pur flamboyant :
lui alors tut toute exigence et demanda
à rester ce qu'il était : un marchand que ses voyages avaient troublé profondément;
il n'avait jamais lu - et maintenant une 'telle' parole, trop haute pour un sage !
Mais l'Ange, impérieux, lui montra et montra ce qui était écrit sur sa feuille,
ne céda point et exigeait toujours : Lis !
Il lut : de sorte que l'Ange ploya.
Et il était déjà quelqu'un qui 'avait' lu
et qui pouvait, obéissait, accomplissait.
~ Rainer Maria Rilke
(La vocation de *Mahomet)
*Mohammed (Paix sur lui dans la grâce du Très Haut)
Ne vous laissez pas troubler dans votre solitude parce que vous sentez en vous des velléités d’en sortir. Ces tentations doivent même vous aider si vous les utilisiez dans le calme et la réflexion, comme un instrument pour étendre votre solitude à un pays plus riche encore et plus vaste. Les hommes ont pour toutes les choses des solutions faciles (conventionnelles), les plus faciles des solutions faciles.
Il est pourtant claire que nous devons nous tenir au difficile. Tout ce qui vit s’y tient. Chaque être se développe et se défend selon son mode et tire de lui-même cette forme unique qui est son propre, à tout prix et contre tout obstacle. Nous savons peu de choses, mais qu'il faille nous tenir au difficile, c’est là une certitude qui ne doit pas nous quitter. Il est bon d’être seul parce que la solitude est difficile. Qu’une chose sois difficile doit nous être une raison de plus de nous y tenir.
Il est bon aussi d’aimer ; car l’amour est difficile. L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c’est le plus haut témoignage de nous-mêmes ; l’œuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations.
C’est pour cela que les êtres jeunes, neufs en toutes choses, ne savent pas encore aimer ; ils doivent apprendre. De toutes les forces de leur être, concentrées dans leur cœur qui bat anxieux et solitaires, ils apprennent à aimer. Tout apprentissage est un temps de clôture. Ainsi pour celui qui aime, l’amour n’est longtemps, et jusqu’au large de la vie, que solitude, solitude toujours plus intense et plus profonde. L’amour ce n’est pas dès l’abord se donner, s’unir à un autre. (Que serait l’union de deux êtres encore imprécis, inachevés, dépendant ?)
L’amour, c’est l’occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l’amour de l’être aimé.
C’est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime un élu qu’appelle le large [...]
~ Rainer Maria Rilke
(Lettres à un jeune poète p64,65)
'Quand le rideau se lévera, tu verras que nous ne savions rien, ni toi, ni moi.'
- Omar Khayyam -
Seigneur ! Il suffit à ma fierté que Vous soyez mon 'Dieu' et à ma gloire que je vous sois soumis.
Vous êtes tel que je le veux : Faites de moi celui que vous voulez...
-Ali Ibn Abû Taleb-